La continuité écologique réside dans la libre circulation des poissons et des sédiments. La restauration de la continuité écologique est une des actions prioritaires pour améliorer le bon état de nos rivières. Pour cela, il est nécessaire d’aménager les ouvrages faisant obstacle à la continuité écologique et de les rendre franchissables en décloisonnant les rivières.
La libre circulation des poissons
Les poissons ainsi que d’autres cortèges d’espèces aquatiques ont besoin de circuler pour réaliser l’entièreté de leur cycle de vie. Certaines espèces circulent sur de petites distances. À l’inverse, d’autres espèces de poissons sont dites « migratrices », comme la truite fario ou l’anguille. Ils ont une aire de vie particulièrement étendue et ont besoin de circuler sur de grandes distances pour se reproduire ou s’alimenter. Ces déplacements nécessitent beaucoup d’effort et obligent les poissons à puiser dans leurs réserves.
Certains ouvrages importants (hauteur, pente, rugosité, débit) peuvent donc se révéler infranchissables à la montaison ou à la dévalaison des poissons, car ils sont physiquement ou physiologiquement dans l’incapacité de les traverser (limite des capacités de nage ou manque d’énergie). Dans une autre mesure, l’accumulation de nombreux petits ouvrages peut également avoir le même effet négatif.
Si rien n’est fait, ces ouvrages ou obstacles à la continuité écologique vont créer à terme un appauvrissement génétique et une disparition des populations de poissons.
La libre circulation des sédiments
Un cours d’eau est un milieu naturel complexe qui produit beaucoup d’énergie du fait de la puissance de l’eau qui y circule. Cette énergie entraine un déplacement permanent des cailloux, galets et vases. Cela se traduit par l’arrachage, le transport, et le dépôt de ces derniers depuis l’amont vers l’aval. Si le déplacement des sédiments n’est pas possible, car bloqués par des ouvrages alors cela créera des perturbations dans le milieu.
Deux grands types de perturbations ressortent :
- Une suraccumulation à l’amont des ouvrages qui va provoquer une banalisation des habitats et induire un appauvrissement de la biodiversité.
- Un déficit de sédiments à l’aval des ouvrages va entraîner des érosions des berges ou du fond du cours d’eau. Cela aura pour conséquence un surélargissement de la rivière ou augmentera sa profondeur naturelle créant ainsi une incision.