Le terme « ripisylve » vient du latin « Ripa » qui signifie rive et de « Sylva » qui signifie « forêt ». La ripisylve est donc la végétation constituée d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées qui borde un cours d’eau ou un milieu humide. Elle constitue une zone de transition entre le milieu terrestre et le milieu aquatique et se caractérise par une richesse floristique et faunistique importante.

Le rôle et l’intérêt de la ripisylve

Elle permet entre autres de :

  • Maintenir les berges des cours d’eau grâce aux racines de la végétation,
  • Fixer et dégrader les polluants (nitrates, phosphates),
  • Réduire l’amplitude et l’intensité des crues,
  • Offrir de nombreux abris et caches pour les poissons et les insectes
  • Faire de l’ombre au cours d’eau afin d’atténuer le réchauffement et les variations journalières de température ainsi que l’évaporation,
  • Participer à la qualité paysagère en soulignant la présence du cours d’eau,
  • Apporter de la matière organique (feuilles, bois morts…) nécessaire à l’alimentation de nombreux animaux,

Pourquoi l’entretenir ?

L’évolution naturelle est liée à la croissance et à la dégénérescence des arbres, ainsi qu’aux crues et tempêtes qui peuvent provoquer chutes, déstabilisations et arrachements.
C’est pourquoi il convient de mener un entretien plus ou moins fin selon les enjeux locaux, voir une restauration sur des secteurs absents de tout entretien depuis des décennies.
Sur les secteurs de rivières d’eaux courantes, l’enjeu principal est d’éviter les inondations, ou les érosions de berges notamment aux abords des secteurs bâtis.
Dans les secteurs de marais, qui par définition sont des zones de calme et d’accumulation de sédiments, l’entretien (élagage ou retrait des embâcles), permet de limiter le recours à des travaux de désenvasement ou désencombrements trop fréquents.

Enfin, cette action participe de manière très directe :

  • Au maintien des usages économiques sur le territoire : circuits de batellerie, accès parcellaire par bateau,
  • A la préservation de la trame paysagère et à « l’ouverture » des milieux.

Période d’entretien

D’octobre à mars, pendant la période de repos végétatif et en tenant compte de la nidification des oiseaux.

À éviter ou à proscrire

  • La coupe à blanc qui consiste à supprimer l’ensemble de la végétation sur un même linéaire.
  • Le dessouchage qui déstabilise la berge.
  • L’utilisation de produits phytosanitaires pour le débroussaillage.
  • L’utilisation de pelles mécaniques pour l’élagage ou l’abattage.

L’obligation d’entretien

Le code de l’environnement (article L. 215-2) énonce le principe selon lequel le lit des cours d’eau non-domaniaux appartient aux propriétaires riverains, ainsi que le droit d’usage de l’eau.

En contrepartie de ces droits et afin de garantir le respect des objectifs d’une gestion globale et équilibrée de la ressource en eau, différentes obligations leur incombent :

  • Entretenir et protéger les berges (élagage ou recépage de la végétation des rives);
  • Maintenir le cours d’eau dans son profil d’équilibre;
  • Permettre l’écoulement naturel des eaux (par l’enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non);
  • Contribuer au bon état écologique du cours d’eau ou le cas échéant, à son bon potentiel écologique.

Le cas des plantations

En général, la ripisylve n’a pas besoin de l’intervention humaine pour se recréer. La rivière transporte les graines naturellement tout le long de son parcours.
La meilleure option est le « laisser faire », avec une repousse spontanée, les graines seront adaptées au bassin, exempte de maladies exotiques, et s’implanteront sur un terrain propice à leur croissance.
Toutefois, en accompagnement de travaux, sur des secteurs dépourvus de toute ripisylve, les techniciens préconiseront la plantation d’un linéaire de ripisylve afin d’accélérer la régénération de cette dernière et augmenter la diversité des essences.
Dans le marais mouillé, en grande partie soumis à la réglementation site classé pour ses paysages, des plantations en alignement espacées de 6 mètres et taillées en têtard sont autorisés. Cet espacement facilite l’entretien des voies d’eau, maintien les berges et maintien les usages socio-économiques.